Ça n’en finit
plus les prédictions sur l’avenir de la Grèce, entre la continuité des
négociations, le grexit et la fin du monde. Chacun peut y aller de son
commentaire sans vraiment savoir de quoi il parle. Cet article ne prendra pas
le risque de dire ce qui va se passer dans les prochains jours mais ce que ce
référendum nous a finalement montré.
Déjà, le visage
de l’Union Européenne avec la phrase culte de Juncker « il
ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités ». Ceux qui
découvrent ce visage découvre la lune mais mieux vaut tard que jamais. En plus,
le fait de comparer le référendum à une partie de poker illustre magnifiquement
la vision des eurolâtres sur cette idée d’avoir deux choix différents. Une
question est posée, deux choix sont proposés avec deux résultats différents. Pour
eux, les élections sont des mises en scène qui ne changent rien.
Le recul de
cette idée "d’une autre Europe possible" est aussi plus apparent car si les
négociations échouent, les Européens verront l’impossibilité de réformer une
Europe déjà mal ficelée dès le début. Enfin, ceux qui s’imaginent que l’Europe
sociale peut se faire, on rappellera gentiment que la base même de l’UE se
fonde sur les 4 libertés de circulation : biens, services, personnes
et capitaux. L’UE est frappée par le sceaux du libre-échange. Remettre en cause
ces quatre libertés ou une seule d’entre elles consisterait à rediscuter sur les
traités de bases.
L’Europe est
aussi devenue une question de première importance, elle clive entre les
européistes (eurolâtres) et les eurosceptiques (souverainistes). Il deviendra
de plus en plus difficile de ne pas avoir une idée sur cette question et elle
sera omniprésente lors des débats de fond. Il s’agit d’un nouveau combat
idéologique, économique et culturel.
Ce « non »
qui l’a emporté avec la participation d’un Grec sur deux, peut-être aussi vu
comme une nouvelle claque de la part d’une partie non-négligeable du peuple
contre cette idée que l’UE a le soutien massif de la population et nous est
indispensable. A partir d’un certain moment, il n’est plus possible de faire
croire que ce « non » n’est en aucun cas une remise en cause de l’UE.
D’ailleurs, nous n’avons pas un problème de leadership au sein de l’UE mais un
problème monétaire qui semble être très délicat à régler, sinon impossible.
Le « grexit »,
s’il y a lieu, pourrait aussi être un déclic chez certains pays de quitter l’UE
comme la Grande-Bretagne et le Danemark, dont le parti populiste est
eurosceptique, le Parti du peuple Danois, est devenu le premier parti de
droite.
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