mercredi 22 juillet 2015

La grande distribution : la cible des éleveurs.




Pierre Poujade avait raison !
Cette phrase pouvant passer pour provocante pourrait être le résumé de ce que nous entendons durant ces derniers jours avec la crise des éleveurs. Dans Le Figaro, Périco Légasse, électeur de Nicolas Dupont-Aignan en 2012, déclare que la grande distribution a détruit le commerce de proximité et étouffe nos éleveurs et agriculteurs avec des prix extrêmement bas. Il ajoute à cela la concurrence européenne avec la disparition des frontières et le risque de la chute des salaires. Ces critiques datent déjà de très longtemps et le secteur primaire français est en crise depuis de nombreuses années. La grande distribution ce sont ces magasins comme Géant, Lidl, Carrefour… qui proposent une logique de surconsommation avec des marques différentes pour le même croque-monsieur, deux steaks similaires où deux salades identiques. En fait, il s’agit du symbole même de la politique de la surproduction mise en place depuis des décennies et qui est jugée par certains comme étant à bout de souffle. Alors des questions se posent comme celle de payer plus cher pour consommer local. Cependant, derrière les coups de communication, le gouvernement ne pourra rien faire. En effet, son paradigme consiste à encourager le libre-échange comme on peut le voire avec le traité transatlantique et sa religion de la monnaie européenne. 












Cette révolte n’est qu’un énième épisode d’un long déclin d’un secteur entier de notre économie qui est pourtant la plus vitale pour notre quotidien. Ce déclin va être un nouvel élément de la crise de civilisation que nous traversons car notre nourriture est la base même de notre mode de vie. La civilisation du blé n’a pas connu les mêmes évolutions historiques que la civilisation du riz et du mais. Cependant tout ça est en train de disparaitre avec la mise à mort des agriculteurs, à commencer par ceux d’Amérique, et le processus de monopolisation par plusieurs groupes. Bientôt, il sera quasiment impossible d’avoir une nourriture variée car le mode de production sera la même partout. Vous pouvez varier les marques, le produit sera le même.
Ceci dit, la nourriture, et donc la ressource, est une question trop essentielle pour qu’elle puisse connaitre cette évolution de manière inéluctable. Les éleveurs et les agriculteurs sont les premiers à se mobiliser de manière violente depuis des années mais un certain nombre de personnes s’activent aussi pour consommer local. Pour l’instant on n’en parle pas, mais lorsque ce processus deviendra un peu plus important et pourra devenir une réalité économique dans certains coins géographiques, elle deviendra une réalité politique. Mais pour cela, il faut faire évoluer l’idée de base qui consiste à dire « produisons et consommons local » et « Face à une crise mondiale, pensons local ».
Pour une pièce d’euro dépensé vous votez dans le monde que vous souhaitez vivre.


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