dimanche 28 février 2016

Grosse claque pour tous!



Certains les présentaient comme des vestiges du passé et quelques un souhaitaient les conserver et puis un jour : PAF ! Les frontières reviennent en Europe.  Petit à petit, les contrôles réapparaissent et même des murs sont érigés. Ce qui est un sacré retournement par rapport à ce qui était présenté comme étant le sens de l'Histoire.

Voici la chronologie des remises en place des frontières en Europe*.                                                                                                                  
*(source : Le Figaro)






JUIN 2015 
France / Italie « À partir de juin 2015, la France effectue des contrôles à la frontière italienne (notamment du côté de Vintimille) pour bloquer le passage de migrants. » 

18 JUIN : 
Hongrie/Serbie « La Hongrie ferme sa frontière serbe pour bloquer l’afflux de migrants venus des Balkans. On projette alors de construire un mur qui sera achevé fin août. » 
2 SEPTEMBRE 2015 : 
Italie-Autriche « Rome accepte la demande autrichienne de renforcer ses contrôles aux frontières, suite à un nombre record d'arrivées » 

3 SEPTEMBRE : 
Allemagne/Autriche « Face à l’afflux de migrants, l’Allemagne décide de rétablir temporairement ses contrôles à sa frontière avec l’Autriche et la République tchèque. » 

17 OCTOBRE 2015 : 
Hongrie-Croatie « La Hongrie ferme, comme annoncé, ses principaux points de passage des migrants à sa frontière croate, dont de larges sections sont désormais bloquées par une imposante clôture de barbelés. » 

4 NOVEMBRE 2015 : 
France « La France rétablit ses contrôles aux frontières après les attentats de Paris » 

4 JANVIER 2016 : 
Suède/Danemark  « Stockholm exige une pièce d'identité pour franchir l'Öresund, pont reliant la Suède à son  voisin danois, afin de diminuer les arrivées de migrants. Une telle mesure, inédite depuis les années 1950, pose problème aux nombreux travailleurs frontaliers. » 

23 FÉVRIER  
Belgique/France « La Belgique redoute l'effet de bord. Alors que la «jungle» de Calais pourrait être bientôt évacuée, les autorités belges ont décidé de rétablir provisoirement les contrôles policiers sur une partie de la frontière avec la France. » 

Le continent qui avait pensé l’État westphalien a dut retourner en catastrophe aux sources pour faire face à l’afflux migratoire qu’il connait. L’Europe redécouvre l’importance de la notion du territoire, notion vitale pour toute créature sédentaire. Plusieurs intellectuels sont complétement tétanisés face à ce retournement de situation qu’ils n’avaient pas vu venir et tentent à coup d’édito et de plaidoyer de justifier les comportements européens tout en restant fidèle à leur vision du monde. C’est ainsi que Laurent Joffrin se permet d’écrire une page sur le retour en grâce du drapeau tricolore en y donnant une signification alors qu’au fond… il ne sait rien des réelles motivations de ces élans patriotiques (capture d'écran). 
 

Comme si cela ne suffisait pas, une nouvelle raclée historique leur est aussi attribuée, les Européens redécouvrent le jeu plus ou moins trouble de la Turquie qui ne semble pas si européenne qu’elle voulait faire croire il y a encore une dizaine d’année et son adhésion à l’UE doit en faire ricaner plus d’un. Par contre, la rapidité avec laquelle les contrôles aux frontières ont été remises (certains font le raccourci de dire : remettre les frontières, alors qu’elles n’ont jamais disparus) indique à quelle point les réformes de l’UE n’étaient pas si profondément ancrées dans le droit des pays membres, ce qui enlève cette idée de « diktats européens » défendus par les eurosceptiques.

Si la situation continue, que l’espace Schengen finit par être dissous, que le brexit suivit du « Csexit » soient appliqués, ce n’est pas que l’UE qui s’écroule, mais toute une vision de l’avenir de l’humanité avec la fin des frontières, une société qualifiée de "liquide" et une économie du laisser-passer comme l’indique le sociologue Mathieu Bock-Coté : « Le sens de l'histoire, tel que l'interprétaient généralement les grandes figures de l'idéologie dominante, qui pousse à la dissolution des nations par le multiculturalisme et le globalisme, ne permettait pas cette prise au sérieux du fait national. Mais il semble que la liberté des peuples est encore capable de faire dévier l'inéluctable et que les grands processus historiques puissent se gripper quand la souveraineté s'en mêle. C'est d'autant plus vrai que la nation n'est pas une fiction idéologique, quoi qu'en pensent ceux qui y voient une construction sociale récente dans l'histoire du vieux continent, mais une réalité ancrée dans l'histoire. L'État-nation demeure l'horizon indépassable de la démocratie. » article en entier : http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/02/24/31002-20160224ARTFIG00133-brexit-le-souverainisme-a-la-mode-britannique.php


Il s'agit d'une claque historique qui va dans le sens inverse de ce que beaucoup d'entre nous avions imaginé. Un des enseignements de l'Histoire est l'humilité qu'elle inflige aux hommes.

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