Au commencement fut le sentiment !
Voila la nouvelle phrase biblique des politiciens
actuels de l’Hexagone. Des clandestins morts dans la Méditerranée à la fille
renversée par un scooter, nous avons le droit au défilé des ministres et autres
députés pour annoncer leur tristesse, leur choc ou leur désapprobation. Alors
tout ces évènements sont tragiques évidemment, mais en réfléchissant un peu,
quand on voit les Kenyans se faire massacrer, les « humanistes » n’en
avaient pas grand-chose à faire, quand on voyait des enfants palestiniens se
faire éradiquer ou des esclaves utilisés au Qatar, on ne voit pas beaucoup de
voix s’élever.
Alors l’idée de l’article n’est pas de pousser un
coup de gueule comme les animateurs de canal+ s’imaginent faire à la TV mais
de voire comment le sentimentalisme empêche toute réflexion sérieuse pour
traiter d’un problème. En 2007, Nicolas Sarkozy disait pendant sa campagne
qu’il avait des sentiments et que cela n’avait rien de honteux en politique,
outre le fait qu’on était tous content pour lui, on aurait du s’interroger si
cela n’aurait pas un impact sur la réalisation de ses promesses. François
Hollande a aussi beaucoup utilisé des postures humanistes jusqu’à présent pour
montrer qu’il est sensible. Même les députés ou d’autres élus s’y mettent
lorsqu’ils ont perdus une élection.
Même les jeunes s'y mettent comme au MJS.
Alors tout ça pour dire que le sentimentalisme n’a
qu’un but : faire oublier la responsabilité des élus de ces évènements. La
politique ne peut pas tout, certes, mais elle peut prévoir et mettre en place
des dispositifs pour réduire les effets dévastateurs. Le sentimentalisme n’est
au fond qu’un moyen de faire passer une sorte de fatalisme.
Aussi bien à droite qu’à gauche, des intellectuels
ont tenté de mettre de côté le sentimentalisme comme Karl Marx avec le
socialisme scientifique et Charles Maurras avec son souhait de faire sortir les
monarchistes de leur éternelle nostalgie mais cela n’a pas marché. Le
sentimentalisme est ce qui a remplacé la raison d’État et le cynisme réaliste
des dirigeants a laissé la place aux yeux humides et les postures outrées.
Cette mise en avant des sentiments encourage donc les chefs d’État d’agir en
catastrophe, donc mal, pour régler des problèmes qui peuvent coûter la vie de
plusieurs centaines d’être-humains…en partant dans l’idée qu’ils en trouvent
une.
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