vendredi 1 mai 2015

La cruauté de l'Histoire envers ceux qui la considèrent comme une amie

 Fatou Diome a fait carton plein dans l'émission "Ce soir ou jamais" où elle avait parlé des vertus de la société multiculturelle à venir. Avec une succession de belles phrases et un brin d'humour sur la fin, elle a réussi à clouer le bec de ses contradicteurs et provoquer la liesse au sein des partisans de l'"humanisme mondial". 
 





 Mais le lendemain, ses propos se sont évaporés, envolés par les émeutes de Baltimore.

Baltimore est une ville du nord-est des USA au climat océanique avec une population composé à +60% d’afro-américains et qui avait connu pendant les années d’avant crise une croissance économique, notamment dans le secteur naval, touristique et culturel. Il s’agit donc d’une ville qui pouvait avoir une place respectable dans la compétition mondiale avec le tiercé jugé comme prometteur : rénovation urbaine, secteur tertiaire dominant et multiculturalisme, qui connait un vent de colère aux couleurs de tensions raciales et sociales par ce même tiercé devenu entre-temps un cocktail explosif. 
 
L'Histoire a enlevé d'un revers de main la gloire très éphémère de l'écrivaine, mais elle ne fut pas la seule a être la victime de cette création humaine qui a trouvé le moyen de nous dépasser.

On parle souvent des leçons de l'Histoire, que nous oublions sans cesse car, et c'est normal, nous pensons que le fait d'être dans un autre contexte peut changer les effets, mais on ne fait jamais attention aux avertissements qu'elle peut nous donner. A quoi servent nos démographes, sociologues, économistes et autres criminologues si on ne les prend pas en compte? 
Parmi ceux qui ont considéré l'Histoire comme une amie et dont le démenti fut légendaire, on peut parler de Francis Fukuyama et "La fin de l'Histoire" après la chute du mur de l'URSS. Pour lui, plus rien ne pourra empêcher le consensus de la démocratie libérale. On connait la suite.
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Les pacifistes des années 30 croyaient pouvoir éviter la guerre. La suite à montré le contraire.


Enfin, tout ceux qui ont cru en la globalisation heureuse, à une Europe unie et prospère, au mélange dans la joie et la bonne humeur et à la société pacifique doivent accepter l'idée que... Ce n'est pas encore ça.
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En fait, il ne faut jamais faire des prévisions historiques avec le sourire, car l'optimisme n'a jamais payé sur le plan macro. On peut même dire qu'aujourd'hui, être optimiste est mal vu. Cependant, les pessimistes ne sont pas mieux lotis non plus car l'Histoire est tragique. 
Imaginons: vous êtes quelqu'un qui sait observer les hommes et les choses, vous connaissez l'Histoire, vous savez que des causes entrainent des effets, vous percevez des risques à venir. Vous essayez d'en parler... Et vous êtes voué aux gémonies. On vous insultes de tout les mots et on vous accuse de tout les maux et ce n'est que lorsque les évènements que vous avez prévu se réalisent, qu'on décide de revoir certains jugements à votre égard... ET ENCORE! Dans certains cas vous êtes accusé d'en être à l'origine car parler c'est provoquer. Le mythe de Cassandre est l'un des meilleurs exemples de ce type de scénario et on ne compte plus les rediffusions au cours de notre Histoire. 
Cependant, il faut rappeler que ce sont les hommes (et plus précisément les vainqueurs) qui écrivent l'Histoire et si elle donne tort à ceux qui croient en sa bienveillance, c'est en réalité la nature humaine qui leur donne tort. Les pessimistes, ceux qui ne croient pas en un avenir radieux, sont en fait des sceptiques à l'égard de la nature humaine. En réalité à partir du moment où ils considèrent devoir agir pour éviter le pire, c'est qu'ils sont optimiste, sinon ils laisseraient faire. Les "pessimistes" sont des sceptiques réalistes dont le rôle est d'être optimistes dans une tragédie.

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